Édition du mercredi 9 septembre 2009
Plan national de maîtrise du sanglier: «Le concours et le relais des maires des collectivités concernées sont absolument nécessaire», indique une circulaire
Brigitte Bardot a protesté hier auprès du maire de Saint-Tropez (Var), qui a autorisé les chasseurs à effectuer des battues pour abattre des sangliers dans la plaine des Salins où «une tonne de raisins» aurait été mangée par les porcs sauvages.
La mairie de Saint-Tropez a indiqué à l'AFP que «le maire avait pris un arrêté pour répondre aux préoccupations des viticulteurs dont les récoltes sont ravagées par les sangliers, mais aussi des riverains qui subissent des nuisances par la divagation des animaux». «Cet arrêté qui autorise des battues les lundis et les jeudis a été pris après la saison estivale, en concertation avec la société de chasse», a-t-on ajouté.
Dans une récente circulaire (1), le ministère de lEcologie a souligné que 80% des départements sont concernés par au moins un des problèmes suivants: concentrations de sangliers dans des massifs forestiers au contact de paysages agricoles sensibles; sangliers dans les zones périurbaines; sangliers dans les réserves et zones non chassées (hors zones précédentes).
En 2008, 16.797 collisions routières (occasionnant près de 500 dommages corporels) sur des sangliers ont été recensées, le trafic et les populations de sangliers ayant été multipliés par 5 en 20 ans. «Si les effets sanitaires défavorables sont à ce jour limités pour la faune sauvage et la faune domestique, il est cependant nécessaire de prévenir toute aggravation de la situation qui devient rapidement catastrophique (tuberculose bovine, peste porcine classique, maladie d'Aujesky, etc.) et impose alors la prise de mesures drastiques», souligne le ministère.
Un plan national de maîtrise du sanglier a été mis au point. Ce plan «incarne la volonté de réformer en profondeur les pratiques et d'instaurer une coopération pérenne entre tous les acteurs, et ce notamment afin de dépasser les freins identifiés lors des consultations:
- l'affirmation nouvelle d'une réelle difficulté collective de maîtrise du sanglier;
- l'accompagnement de la croissance des populations a dépassé les limites acceptables et une politique de réduction raisonnée des populations et de leurs effets doit être entreprise;
- la chasse aux sangliers est devenue une activité structurante du monde de la chasse dans toutes ses dimensions, sociale, économique et territoriale. Dans l'intérêt même de la poursuite de cette activité de loisir, elle ne peut faire peser une contrainte insupportable sur les autres acteurs des territoires concernés.»
«Le concours et le relais des maires des collectivités concernées sont absolument nécessaire», indique la circulaire qui précise que, dès octobre prochain, les préfets devront réaliser un «diagnostic précis et zoné de la situation et un plan de risques localisé, impliquant notamment la définition immédiate des situations de déséquilibre marqué nécessitant une prompte concentration des efforts de gestion. Cet état des lieux doit impérativement intégrer une description précise et, si possible, chiffrée des résultats obtenus eu égard aux objectifs recherchés.»
(1) Circulaire du 31 juillet 2009. Pour accéder au texte, voir lien ci-dessous (PDF, 2,3 Mo).
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